Schizophrénie

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Maladie du cerveau qui affecte les pensées, les sentiments, les émotions et les comportements.

Une personne sur cent est atteinte par la schizophrénie dont 75 000 personnes au Québec.

Le mot «schizophrénie» a été utilisé pour la première fois en 1911 par le psychiatre suisse Eugen Bleuler. Il est formé des racines grecques «schizo» signifiant «diviser» et «phrên» pour «esprit».

La première description claire de cette maladie a été donnée par les Grecs, et plus tard au début du XIVe siècle, c’est à Morel que l’on attribue la dénomination de «démence précoce». En 1896, Emil Kraepelin définira la schizophrénie comme une ensemble composé de trois états cliniques : des idées délirantes, une catatonie et un comportement désorganisé.

La schizophrénie est un trouble mental grave, chronique et très complexe. Mais, comme d’autres conditions graves et persistantes, elle peut être traitée. Ce n’est pas une maladie «curable», au sens strict, mais elle peut être soignée.

La maladie affecte aussi bien les femmes que les hommes.

Symptômes

Comme dans le cas de toute autre maladie, la schizophrénie se caractérise par de nombreux symptômes. Ils se développent progressivement, varient d’une personne à l’autre et ne sont pas toujours présents simultanément.

Les premiers symptômes de la schizophrénie apparaissent, le plus souvent, au début de l’âge adulte. Chez l’homme, les symptômes de schizophrénie se manifestent à l’adolescence ou plus typiquement vers la vingtaine. Par contre, chez la femme ils peuvent apparaitre plus tard vers l’âge de 20 ans ou, plus souvent encore, au début de la trentaine.

Les symptômes sont classés en trois grandes catégories: positifs, négatifs et cognitifs.

Les symptômes positifs

Ils sont considérés comme des signes dits productifs, caractérisés par une production anormalement active de l’esprit. On inclut dans cette catégorie: les hallucinations, les idées délirantes, les troubles de la pensée et les troubles du comportement.

Hallucinations

Les hallucinations sont de fausses perceptions qui peuvent toucher nos cinq sens.

  • Les hallucinations auditivesreprésentent la forme la plus commune d’hallucinations. Elles peuvent être perçues soit comme de simples sons ou des discours incessants qui vont tourmenter et faire souffrir la personne. Elles transmettent des ordres, des menaces ou des injures. La personne sujette aux hallucinations auditives aura tendance à dialoguer avec ces voix et tenter de les faire disparaître avec l’aide d’un appareil radio, un baladeur ou des bouchons dans les oreilles.
  • Les hallucinations visuellespeuvent être perçues comme des visions, des apparitions, des taches colorées, des personnages ou des scènes animées plaisantes ou désagréables. Elles sont parfois proches des images des rêves.
  • Les hallucinations somatiques(cénesthésiques) se définissent par des sensations de brûlure, des fourmillements ou par l’impression qu’un des organes disparait. La personne peut également se sentir être possédée ou dématérialisée.
  • Les hallucinations olfactives et gustatives forment d’autres types d’hallucinations plus subtiles et généralement pénibles ou désagréables.
  • Les hallucinations psychiques sont perçues par la personne comme des phénomènes venant d’ailleurs: «on» lui impose des images dans la tête, «on» l’oblige à revoir des scènes, des rêves ou des souvenirs.

Les idées délirantes

Les idées délirantes sont des convictions non fondées, très fortes, concernant une fausse réalité construite à partir d’une perception incorrecte ou d’une mauvaise interprétation de l’expérience vécue. Il existe différentes sortes d’idées délirantes:

  • Délire de persécution: c’est le plus fréquent des délires. Le malade est convaincu qu’il est persécuté et en danger, etc.
  • Délire de contrôle: la personne est convaincue d’être sous l’emprise d’une force étrangère. Tous ses actes lui sont imposés par une puissance qui la domine.
  • Les idées de grandeur: elles sont aussi fortes que celles du délire de persécution, mais elles se manifestent sous la forme d’une illusion de puissance, de richesse, de grande intelligence, d’influence, etc.
  • Les idées de références: le malade est convaincu que les autres parlent de lui, ou lui font signe dans la rue, que des messages lui sont adressés par le biais de la télévision ou de la radio.
  • Délire érotomaniaque (ou érotomanie): le malade est persuadé d’avoir une relation passionnelle avec quelqu’un. Ce type de délire est plutôt rare.

La désorganisation de la pensée et du comportement

  • Les troubles de la pensée: manifestation sous forme d’un langage difficile à suivre avec des idées décousues. Le discours est flou et parfois incohérent. De plus, la personne ne répond pas à la question, passe d’un sujet à l’autre, invente des néologismes.
  • Les troubles de comportement: ils se manifestent sous forme d’actions bizarres ou sans but précis. Il peut arriver que la personne devienne hostile et agressive, et ses proches peuvent avoir l’impression qu’elle n’est pas la même.

Les symptômes négatifs

Alors que les symptômes positifs se caractérisent par une exagération de traits normaux, les symptômes dits négatifs se traduisent par une réduction des activités ou une diminution de réaction par rapport à une situation donnée.

Ces symptômes sont parmi les plus difficiles à déceler.

  • Réduction des activités. Le patient passe beaucoup de temps au lit, passe son temps à manger et dormir, est peu disposé à participer aux activités de la maison. C’est pour cela que les symptômes négatifs sont souvent confondus avec de la paresse.
  • Perte de l’entregent. Le patient ne participe plus à des activités sociales.
  • Diminution de l’expression émotionnelle. Le patient ne réagit peu ou pas en présence de stimuli importants.
  • Perte des activités intellectuelles.

La sévérité des symptômes négatifs est indépendante de la présence des symptômes positifs.

Les symptômes sont plus difficiles à être traités que les symptômes positifs.

Les symptômes cognitifs

Ceux-ci affectent la personne au niveau de sa capacité à comprendre, à analyser et à se rappeler l’information reçue. La personne a de la difficulté à se concentrer ou à maintenir son attention sur une tâche spécifique. La mémoire à court terme semble être affectée et la personne en cause semble avoir de la difficulté à exécuter ses activités dans sa vie au quotidien. Elle a de petites pertes de mémoire au niveau de l’hygiène personnelle ou dans la prise de ses médicaments.

La personne atteinte a beaucoup de difficulté à prendre des décisions, elle change souvent d’idées, hésite à prendre des décisions banales, un «non» veut dire «oui» et vice versa. À cause des problèmes d’attention, de mémoire (verbale et visuelle) ou de concentration, l’apprentissage est pénible pour certains individus.

Troubles de l’anxiété et de l’humeur

La prévalence des troubles de l’anxiété et de l’humeur est plus élevée chez la population schizophrène que dans la population en général.

Troubles métaboliques

La schizophrénie est associée au diabète, à une hyperlipidémie (taux élevé de lipides dans le sang) et à une hypertension. Cette association s’explique par la prise de médicaments antipsychotiques qui provoquent des troubles métaboliques (gain de poids, diabète), auxquels s’ajoute une mauvaise hygiène de vie (sédentarité, tabagisme).

Causes

La recherche a permis de mettre en évidence qu’il n’existe pas seulement une mais plutôt plusieurs facteurs qui interagissent les unes avec les autres pour provoquer la maladie et ses rechutes.

  • Cause génétique.Si un jumeau monozygote (vrai jumeau) souffre de schizophrénie, son frère (ou sa soeur) a jusqu’à 50% de risque de développer la maladie. Il existe également des mutations ou des formes génétiques qui augmentent le risque de développer la maladie. Cependant, le fait d’avoir une prédisposition génétique ne signifie pas que l’on va développer la maladie.
  • Cause neurochimique.L’utilisation d’antipsychotique (qui diminue la transmission dopaminergique) pour réduire les symptômes positifs de la schizophrénie a permis d’émettre l’hypothèse d’une production anormalement élevée de la dopamine (un neurotransmetteur) dans certaines régions du cerveau. D’autres neurotransmetteurs – dont le glutamate – pourraient être impliqués dans la maladie.
  • Cause neuro-développementale. Certaines perturbations survenant lors de la période périnatale (lors de la gestation et juste après la naissance) pourraient entraîner un dysfonctionnement dans la maturation du cerveau de l’enfant et une altération des connexions entre neurones.
  • Cause socio-environnementale. Plusieurs facteurs seraient susceptibles d’augmenter le risque de développer la maladie, du moins dans certaines régions : exposition à des agents infectieux (ex. toxoplasmose), les bouleversements dans la vie affective, la pression de performance au travail ou dans les études, le soutien social insuffisant, certaines émotions exprimées de la part de l’entourage (hostilité, attitude envahissante, agressivité), les problématiques d’alcool et de drogue…Concernant l’abus de substances, il a été rapporté que certains individus consommant du cannabis étaient plus enclins de développer la maladie. Ce risque dépend entre autres de leur bagage génétique, de la teneur en THC (tétrahydrocannabinol, l’ingrédient actif de drogue).

Il est important de souligner que bon nombre d’individus soumis à des facteurs environnementaux ne développeront pas la schizophrénie s’il n’existe pas déjà chez eux des facteurs biologiques et génétiques de prédisposition à cette maladie.

Diagnostics

Un médecin, en général un psychiatre, posera le diagnostic de schizophrénie, en s’appuyant sur les critères diagnostiques de la schizophrénie selon le DSM-V (Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux) qui fait l’objet d’un large consensus.

Ces critères sont résumés ci-dessous :

A. Selon le DMS-V, le patient doit présenter au moins deux des cinq symptômes suivants sur une période d’un mois:
1. Idées délirantes
2. Hallucinations
3. Discours désorganisé
4. Comportement désorganisé ou catatonique
5. Symptômes négatifs (ex. réduction de l’expression émotionnelle, aboulie)

  1. B. Un ou plusieurs domaines du fonctionnement (travail, relations interpersonnelles, soins personnels) sont significativement ralentis depuis le déclenchement de la maladie (si le malade est un adolescent: incapacité à éteindre le niveau de réalisation interpersonnelle, scolaire, ou dans d’autres activités auxquelles on aurait pu s’attendre).
  2. C. Des signes permanents de la perturbation persistent pendant au moins 6 mois. Cette période de 6 mois doit comprendre au moins 1 mois de symptômes.
  3. D. Un trouble schizo-affectif et un trouble dépressif ou bipolaire avec des manifestations sont éliminés.
  4. E. La perturbation n’est pas due à une drogue donnant lieu à abus ou un médicament) ou à une autre maladie.
  5. F. Si le malade présente un trouble du spectre autistique ou un trouble de la communication débutant dans l’enfance, le diagnostic additionnel de schizophrénie n’est fait que si les symptômes positifs (idées délirantes ou hallucinations) accompagnent ceux requis pour le diagnostic pendant au moins 1 mois.

Tests et évaluation

Tests de laboratoire

Les prises de sang ont pour but d’écarter d’autres maladies avec des symptômes similaires, ou pour dépister la présence de drogue ou d’alcool. Le médecin peut également demander des examens de neuro-imageries (ex. imagerie par résonance magnétique).

Évaluation clinique

Le médecin évaluera en observant l’apparence, le comportement, l’état mental et la présence de psychose chez le patient. Pour ce faire, il posera des questions sur la pensée, l’humeur, les délires, les hallucinations, les pensées suicidaires ou de violence et l’abus de drogue.

Traitement

Une fois la maladie diagnostiquée, elle ne guérit pas mais elle se traite. Malheureusement, il n’existera sans doute jamais un traitement unique qui guérira ce trouble. Le traitement de la schizophrénie comporte diverses modalités thérapeutiques qui, combinées, peuvent permettre à la personne atteinte non seulement de redevenir fonctionnelle, mais également de retrouver une vie valorisante et gratifiante sur tous les plans.

Concernant le traitement, il faudra prendre des médicaments appelés antipsychotiques. Ce traitement médicamenteux s’accompagnera d’une psychothérapie ainsi qu’un programme de réadaptation et de réinsertion sociale.

La prise de médicament antipsychotique sera un des éléments incontournables dans le traitement de cette maladie.

Grâce à de nouveaux médicaments sur le marché ou en cours d’approbation, les symptômes de schizophrénie sont bien mieux maîtrisés. Comme chaque personne peut répondre différemment à un médicament, il est parfois nécessaire de changer de médicament afin de trouver celui qui sera le plus efficace pour le patient.

Il ne faut jamais arrêter le traitement, sans avoir consulté votre médecin, car la mauvaise observance (ou adhérence) aux traitements est la première cause de rechute.

La psychothérapie fait partie du traitement de la schizophrénie. Elle pourra se dérouler en tête-à-tête soit avec le thérapeute, en groupe avec les membres de la famille ou avec des personnes du centre de jour que le patient fréquente.

La réadaptation et la réinsertion sociale ont pour but d’aider la personne atteinte de la schizophrénie à se réinsérer dans la vie professionnelle et sociale. Elles aident le malade à trouver ses propres buts dans la vie. Cela ne veut pas dire que le malade sera libéré de ses troubles, mais il pourra vivre sa vie malgré son diagnostic.

Le malade apprendra à développer ses forces, ses habiletés et ses capacités personnelles tout au long de sa réadaptation, afin de pouvoir restaurer et maintenir son identité, sa dignité et son estime de soi. L’espoir existe pour les personnes atteintes de schizophrénie et tous doivent y croire!

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Micheline Trudeau massothérapeute
Dédié Diane et Jeannette

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